International Sufi School

Avoir le courage de vivre dangereusement

 

Extraits de la conférence improvisée de Cheikh Aly N’Daw, le 31 décembre 2012, à Pout, Sénégal

 

Toute sa vie, l’humain est en train de voir comment vivre en sécurité, par exemple les assurances, pour se sentir en sécurité. Pour le mariage aussi, même s’il y a l’amour, il faut le sécuriser.

 

Quand on prend le cas de Bilal, à qui on demande de châtier quelqu’un qui a osé défier la société, qui a osé montrer et dévoiler l’insécurité, il refuse alors qu’il est dans la maison de son maître, encerclé de partout. Même celui qui devait être frappé avait peur et lui disait : « Non, frappe-moi, sinon ils vont te tuer », mais il ne l’a pas fait. Cette forme de peur est un élément fondamental chez l’individu, elle est ancrée en nous et est présente depuis l’enfance, bébé même, dans notre berceau.

 

Tous ces hommes vont véritablement vivre l’islam, c’est-à-dire devenir des Êtres non violents, et c’est comme s’ils avaient défié la société qui prenait toutes les possibilités qui s’offraient à elle pour leur faire peur, afin qu’ils sortent de cette audace. Mais jamais ils ne vont prendre les armes pour répondre à cette violence, jamais ils ne vont avoir un langage violent, jamais ils ne vont avoir un comportement de violence, jamais ils ne vont avoir un regard de violence, jamais ils ne vont avoir une attitude de violence. Ils n’auront que la non-violence pour faire face à ces gens. C’est pour comprendre que quand on dit paix, quand on dit non-violence, c’est avoir le courage de vivre dangereusement. Durant toute cette période, le Prophète (psl) a vécu dangereusement pour établir la paix.

 

Les Prophètes (pse) et les Êtres de Paix ont effectivement vécu dangereusement, parce qu’il n’y avait plus de peur en lui. Or cette peur est tellement enracinée en nous, que partout on a établi des mesures de sécurité, des lois sécuritaires pour préserver nos désirs, nos ambitions, pour préserver et combler nos manques et tout ceci sous couvert de bien-être.

 

Les Prophètes (pse) ainsi que les hommes de Dieu nous montrent véritablement qu’il n’y a pas de sécurité. Personne n’échappe à tout ce qu’ils ont vécu. Si c’est la mort, personne n’y échappe, si c’est la maladie personne n’y échappe, si c’est la pauvreté personne n’y échappe. Mais ce à quoi on peut échapper et éradiquer, c’est cette peur en nous. Et elle est très importante parce que le Seigneur ne cesse de parler de cette peur en disant : « Ils ne connaissent ni la peur, ni la tristesse. » (Coran II, 62 / 274)

 

 

L’intégralité de la conférence est disponible dans le livre « L’Être en quête de Vérité »